Lundi 24 janvier 2011 à 10:00

Le 20 et 27 Mars prochain, nous voterons pour les cantonales - puis en 2012 les présidentielles - autant dire que c'est demain.

Les élections cantonales - sujet tabou des médias (!?)
Ca ne sera pas la premiere fois qu'on ne parle pas de question de fond, etant donné que les cantonales régissent l'orientation
politique des départements. Phagocytées par actuellement la Tunisie - l'indignation de Stéphanne Hessel (que nous soutenons moralement),
de l'insultant comportement de Nicolas Demorand envers Jean Luc Mélenchon ou encore de l'amalgamme Plantusien dernièrement en date.

http://idees.rouges.cowblog.fr/images/SuperBigCoco/cantonales11.jpgLes départements français sont découpés en circonscriptions électorales appelées cantons.
En zone rurale, un canton regroupe plusieurs communes ; en zone urbaine, une seule commune peut former un seul canton ou plusieurs.
Les conseillers généraux, un par canton, sont élus pour 6 ans. Ils sont indéfiniment rééligibles. Le conseil général est renouvelé tous les trois ans par moitié.
L'élection a lieu au suffrage universel direct et au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
Le vote a lieu par canton, chaque canton correspondant à un siège.
Au 1er tour, pour être élu, il faut :
- la majorité absolue de suffrages exprimés (moitié des voix plus une) ;
- un nombre de suffrages correspondant à un quart des électeurs inscrits.
Nul ne peut être candidat au second tour s'il ne l'a été au premier et s'il n'a obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 10 % (attention il se peut que ce poucentage monte à 12% probablement) des électeurs inscrits dans le canton.
Si un seul candidat remplit cette condition, le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages après lui peut se maintenir au second tour.
Si aucun candidat ne remplit cette condition, seuls les deux candidats arrivés en tête peuvent se maintenir au second tour.
Au 2ème tour, la majorité relative suffit. Est élu le candidat qui recueille le plus de voix. En cas d'égalité des suffrages, le plus âgé des candidats est élu.


Où voulons nous en venir ? -> " puis en 2012"...
2012 annonce la couleur des présidentielles "Bleu Contre Rose" autant dire l'UMP contre le PS - et c'est la qu'on va riposter.
2012 ne sera pas l'année des 42 candidats du Parti Socialiste - ou encore les requins de l'UMP ou la faciste du Front National.
Nous nous étendrons pas sur l'article puisque ce n'est pas le sujet mais il faut mettre les choses au clair que choisir
"une gauche de changement" ne passera pas par le PS - d'un Strauss Khann qui applique les règles du capitalisme
La femme ou l'homme providentielle n'existe pas - la société mute dans son ensemble
et choisira soit de s'enfoncer encore et toujours plus - soit de relever la tête.
 
Cet enjeu est clairement difficile à surmonter étant donné l'intérêt des médias qui se rapproche du niveau zéro. 
Néanmoins notre positionnement sera net et clair "Le capitalisme n'aura pas un gramme de place dans notre idéal".
D'où les prochains articles :

Val de Marne - la division politico-politicienne du PS et des Ecolos"démagos

L'écologie - sera elle ou pas capitaliste ? 

La désobeissance civique - des militants à la modernité citoiyenne


Vendredi 21 janvier 2011 à 22:56

http://idees.rouges.cowblog.fr/images/a3483100831mariannearticle1.jpgPOSTES SUPPRIMÉS - Un ancien proviseur rend ses palmes académiques
AFP, il y a 30 minutes
L'ex-chef d'établissement est "scandalisé" par les primes versées aux recteurs pour atteindre les objectifs de suppressions de postes.
Un proviseur du Nord à la retraite a renvoyé ses palmes académiques à Luc Chatel pour protester contre les suppressions de postes dans l'Éducation nationale et l'attribution d'une prime aux recteurs ayant atteint les objectifs en la matière, a annoncé jeudi l'intéressé. Il a expliqué avoir renvoyé ses palmes académiques le 22 décembre au ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel, par courrier recommandé avec accusé de réception, lors d'une conférence de presse au siège régional du PCF à Lille, en présence de la sénatrice communiste Michelle Demessine.
Michel Ascher se dit "scandalisé" par un décret du 12 novembre 2010 qui institue une part variable dans les primes versées aux recteurs "en fonction des objectifs atteints", parmi lesquels figurent les suppressions de postes. À la faveur d'un décret et d'un arrêté publiés en novembre, leur prime comporte, à partir de cette année scolaire, deux volets : une part fixe de 15.200 euros et une "part variable" dont le montant pourra aller jusqu'à 45 % de la part fixe, soit de 0 à 6.840 euros. Au total, un recteur pourra avoir jusqu'à 22.000 euros de prime.
"Qu'est-ce que ça veut dire d'agiter 7.500 euros au nez des recteurs s'ils arrivent à supprimer un maximum de postes dans les académies ?" s'est interrogé Michel Ascher. "Ceci m'a paru tellement scandaleux que la coupe est pleine, il fallait que, symboliquement, je fasse un geste fort", a ajouté Michel Ascher, selon qui "le ministre semble considérer de manière particulièrement méprisante ses recteurs". 16.000 suppressions de postes sont attendues cette année au sein de l'Éducation nationale pour l'ensemble de la France, dont 865 postes dans la seule académie de Lille, selon Michel Ascher. Des syndicats appellent à manifester le 22 janvier au niveau national. Les principales fédérations ont annoncé qu'elles boycottaient les voeux de Nicolas Sarkozy mercredi.

Mardi 18 janvier 2011 à 17:37

http://idees.rouges.cowblog.fr/images/communiquecommunalternatifsnpapcfpcofgaL11.jpg

Qu'il est temps ! Qu'il est temps que la législation française évolue sur le sujet du mariage homosexuel ! Qu'il est temps que le pays des Droits de l'Homme se pose sérieusement la question de l'homoparentalité ! Qu'il est temps que les choses bougent !
   En novembre dernier, la Cour de cassation a saisi le Conseil constitutionnel sur ce sujet, estimant que la question était sérieuse, compte tenu de l'évolution des moeurs. C'est un couple homosexuel,
Corinne Cestino et Sophie Hasslauer, qui est à l'origine de ce retour des débats. Même si toutes deux refusent de devenir l'emblème d'un combat, estimant que leur démarche est avant tout personnelle, elles ne pourront pas se soustraire bien longtemps à l'espoir qu'elles peuvent susciter au sein de la communauté gay et lesbienne et plus largement au coeur de tous les défenseurs des Droits et de l'Egalité.
   C'est aujourd'hui que le Conseil des sages se réunissait, en l'absence notable et regrettable de Jacques Chirac et de Valéry Giscard d'Estaing, les deux anciens Présidents de la République n'ayant pas pris la peine de se déplacer.
   Deux camps s'affrontaient alors devant le conseil en ce jour. D'un côté, l'avocat de
Corinne Cestino et Sophie Hasslauer : Me Ludot accompagné de Me Caroline Mécary, représentante notamment de SOS Homophobie. Et de l'autre, Thierry-Xavier Girardot, défenseur du gouvernement. Tandis que ce dernier rappelait piteusement que la loi n'envisageait en l'état que le mariage entre un homme et une femme et que le Pacs existait - merci, j'avais oublié que le Pacs était le mariage des homosexuels ... - la ligne de défense de Me Mécary souligna quant à elle que nombre de pays ont d'ors et déjà légiféré le mariage homosexuel et que la France se plaçait dans l'arrière garde sur ce sujet.
   En effet, à l'heure actuelle, bien des pays reconnaissen
t le mariage homosexuel. Les Pays - Bas ( 2000 ), la Belgique ( 2003 ), l'Espagne et le Canada ( 2005 ), l'Afrique du Sud ( 2006 ), la Norvège ( 2008 ), la Suède ( 2009 ), le Portugal, l'Islande et la Slovénie ( 2010 ) ainsi que cinq Etats des Etats-Unis et la ville de Mexico. Il n'est plus temps de réflechir mais d'agir et de montrer la voie à l'échelle internationale afin que cette aberration souvent politico-religieuse laisse place à une logique égalité des Droits.
   Le Conseil constitutionnel doit se prononcer le 28 janvier 2011. Une position favorable à l'évolution de la législation obligerait le gouvernement à réagir et à relancer les débats sur la question.
   Toute l'équipe d'Idées Rouges rejoint les associations de respect des Droits des homosexuels et se prononce bien évidemment extrêmement favorable au mariage et à l'adoption d
e ces couples pour le moment condamnés à la vindicte populaire et conservatrice.

 

Lundi 17 janvier 2011 à 21:20

Algérie/Tunisie :
 
Ci joint les deux communiqués de presse de la JC :

http://idees.rouges.cowblog.fr/images/SuperBigCoco/Tunisiedeuilsang231x3001.jpgContre les dictateurs Ben Ali et Bouteflika, contre les sinistres Tartuffe de Washington, soutenons les peuples algérien et tunisien !Depuis la mi-décembre, le peuple tunisien est entré dans un grand mouvement de contestation tout comme le peuple algérien : ils refusent d’être saignés pour une poignée de capitalistes et de dirigeants politiques corrompus ; ils refusent la camisole de force imposée par ces régimes ennemis de la démocratie.
En France comme aux Etats-Unis où Nicolas Sarkozy doit rencontrer Barack Obama dans le cadre du G20, on semble indifférent à cette juste soif de liberté... C’est que Ben Ali est l’ami de Nicolas Sarkozy ! Lors de sa visite de 2008, il n’avait pas hésité à lui accorder un vrai blanc-seing en matière de droits de l’Homme. Et tant pis pour l’écrivain Taoufik Ben Brik ou le communiste Hamma Hammami toujours poursuivis par ce régime ennemi de la liberté !

Non, à Washington, on préfère parler terrorisme… Mais croit-on combattre le terrorisme quand on soutient activement des dictateurs qui musèlent leur peuple ? Est-ce bien sérieux de prendre la pose en Hercule décapitant l’hydre terroriste quand on encourage les transnationales occidentales à pomper sans retenue les richesses de ces pays et à y maintenir les travailleurs dans la misère la plus noire en freinant, sainte concurrence oblige, les salaires comme tout droit social ?
Sarkozy, Obama et les institutions internationales (G20, FMI, UE…) avec eux, coupables d’un assourdissant silence et de complicités multiples avec ces régimes policiers, sont vraiment loin d’être les Hercule du monde moderne ! Ils sont bien plutôt les louves donnant le lait nourricier à Ben Ali et Bouteflika et, par suite, aux terroristes que ces dictateurs ne laissent pas de susciter en interdisant toute opposition démocratique et pacifique.

Le Mouvement Jeunes communistes de France dénonce fermement ces honteuses tartufferies occidentales et apporte son plein soutien aux peuples algérien et tunisien en lutte pour leur liberté. Il adresse tout particulièrement son salut le plus fraternel à la jeunesse de ces pays, si courageusement mobilisée.
 
Solidarité face à la répression en Tunisie !
http://idees.rouges.cowblog.fr/images/SuperBigCoco/5000KEEPRATIOSCALECENTERFFFFFF1.jpgAprès les propos scandaleux de Bruno Lemaire, ministre de l’agriculture, affirmant qu’il ne fallait pas juger les événements en Tunisie et le despote Ben Ali, voici que le gouvernement français remet le couvert ! Michèle Alliot-Marie se permet ainsi de proposer une assistance aux autorités tunisiennes en apportant « son savoir-faire » en matière de maintien de l’ordre, sous les applaudissements des députés UMP !Quel aveu de cruauté de la part de notre gouvernement, d’habitude si prompt à dénoncer les violations des droits de l’Homme quand il s’agit des régimes qui ne servent pas les intérêts de la bourgeoisie française ! En plus de minorer l’ampleur de la mobilisation face à un régime aux abois, le gouvernement français n’hésite pas à proposer une aide aux relents colonialistes ! Le bilan s’alourdit pourtant de jour en jour avec près de trente morts et une mobilisation qui s’amplifie jusque dans la capitale ! Tous les secteurs de la société tunisienne sont en lutte face à un pouvoir inique servant les intérêts les plus vils d’une caste ! Misère, corruption, État policier : voici ce qui explique l’énorme mobilisation et la volonté de changement du peuple tunisien, notamment des jeunes générations ! Les prétendus gestes d’apaisement du président Ben Ali (limogeage du ministre de l’Intérieur, libération de manifestants emprisonnés) ne doivent pas masquer la répression terrible qui s’abat sur le peuple tunisien ! Ce matin, l’opposant historique Hamma Hammami, responsable du Parti Communiste Ouvrier Tunisien (PCOT) a été arrêté violemment à son domicile par les nervis du pouvoir !
Assez de poudre aux yeux et d’occultation ! Que les autorités françaises cessent de soutenir la dictature de Ben Ali et que Hamma Hammami soit immédiatement libéré ! Que les revendications du peuple tunisien soient enfin prises en compte !

Dimanche 9 janvier 2011 à 16:27

  

http://idees.rouges.cowblog.fr/images/SuperBigCoco/jeunonjacquelinecarte1.gifCatherine Vandel est une militante du 14ème arrondissement de Paris. Elle a 15 ans dans les années 1960 et adhère à l’UJFF et au PCF. Elle faisait ses études dans un des premiers lycées mixtes. Elle a ensuite adhéré à l’UEC. Elle se souvient avec plaisir des réunions enfumées de Clarté… Pour elle, la création de l’UJFF en 1936 a été la preuve d’un progressisme sans précédent, une réelle avant-garde.

Andrée Lefrère est née avant la seconde guerre mondiale dans une famille juive. Elle a eu alors une grande volonté de comprendre le pourquoi de ces horreurs. Cette volonté de comprendre s’est ensuite transformée en colère qui lui a donné une motivation sans faille. Elle voulait une revanche, elle l’a eue par son engagement. Sa vie est pleine de ce contexte historique. Elle a acquis l’envie de justice, d’égalité.

Que pensez- vous de nos trois décisions de Congrès quant à la suppression de la notion de parité, la suppression de la féminisation des textes et la création d’une commission sur le féminisme ?

Catherine : Sur la question de la parité, je suis partagée. Sur le fond ce n’est pas satisfaisant. Mais je comprends pourquoi cela s’est mis en place, pour impulser certaines pratiques. En cela, c’était important. Je ne suis pas pour la féminisation des textes, sauf si certains mots s’imposent dans le système de la langue comme devant devenir féminin à leur tour. Mais la question est valable du côté masculin également. Aujourd’hui il serait bon de masculiniser certains métiers, l’exemple d’un homme qui exerce le métier de sage- femme est le plus marquant. C’est aussi une avancée du statut de la femme ! Pour la féminisation des mots, j’appliquerais le même principe.

Andrée : Je ne pense pas non plus que le problème linguistique soit le plus important. Je n’ai pas fait de hautes études, donc les mots, moi, ça ne m’a jamais beaucoup importé. C’est là où l’organisation communiste doit préserver ce rôle fort qu’elle avait de pallier le manque d’éducation scolaire individuelle par un travail collectif. L’organisation communiste, que ce soit le Parti, la JC, l’UJFF ou l’UEC ont toujours été des écoles d’éducation populaire. Le monde ouvrier doit s’organiser collectivement pour pallier au manque de formation. J’ai fait de la couture, et ce n’était pas vraiment un choix, parce qu’à cette époque, les familles se disaient : « ça pourra toujours servir ». Mais il n’y a pas de sous-métiers, la couture nécessite de la technique, comme tout autre métier. Le monde des filles étaient divisé en deux catégories : les intellectuelles et celles qui allaient au lycée technique ou commercial. Quant à la création de la commission féminisme, c’est un grand pas. Ce sera le moyen de trouver des façons spécifiques de toucher les jeunes filles, surtout dans les milieux populaires où l’accès est plus difficile.

Quelle est ton histoire Andrée ?

A 12 ans, j’ai adhéré aux vaillants, on campait et s’amusait beaucoup. Mais à notre époque, les jeunes avaient déjà compris des choses de la vie. Après la Libération, on avait le sentiment que rien n’était impossible, on ne doutait de rien, c’était une véritable période de rêverie qui a duré un certain temps. On pensait que tout irait bien après ça. Tout cet espoir se reposait sur le PCF. Tout le monde faisait confiance au Parti, pas que les communistes. Je me souviens d’avoir récolté 4000 signatures en 1949, à 14 ans, pour l’Appel de Stockholm.

A 15 ans, en 1950, j’adhère à l’UJFF. Je voulais y adhérer après mes études, comme pour marquer une étape importante.

Pourquoi l’UJFF ?

Des vaillants, j’aurais pu devenir monitrice, mais je n’en voulais rien. J’avais la conscience que des jeunes de mon âge avaient donné leur vie pour leurs convictions, pour leur pays. Je voulais être de ceux là. Je voulais donner ma vie à l’engagement politique. Je m’engage alors à l’UJFF.

Qu’est ce que tu retiens de l’UJFF, à partir de sa création et par ton engagement ?

En 1936, Danielle Casanova crée l’UJFF. A cette époque, les femmes étaient très présentes dans les luttes, dans les mouvements, mais elles n’étaient pas du tout organisées dans des partis ou des syndicats. Elles ne participaient jamais aux réunions et n’avaient pas de responsabilités. Alors Danielle Casanova décide de réunir les quelques filles qui étaient organisées et crée l’UJFF. C’était une femme exceptionnelle, elle est le cœur de cette histoire.

Les hommes de l’époque étaient très machistes. Ils ne prenaient pas les femmes en tant que telles au sérieux. Mais ceci n’a pas empêché un travail politique commun. C’était davantage dans le comportement qu’il y avait des problèmes. La lutte politique savait être menée à bien dans l’unité malgré cela. Et puis, il y avait les bals pour se retrouver !

En 1936, c’est la guerre d’Espagne. Les femmes sont enfin organisées. Elles organisent la solidarité pour les enfants espagnols. Elles défendaient la paix avec ferveur.

En 1938, elles font un pari fou. Elles veulent remplir le Stade Buffalo de 20 000 places. Les hommes leur disent que c’est impossible, mais elles réussissent leur pari. A cet instant, tout le monde a compris qu’il se passait vraiment quelque chose d’important, de déterminant. Ça a donné beaucoup d’espoir.

En 1938, l’UJFF avait 19 000 adhérentes. Leur adhésion a permis plus tard de relancer la Résistance. Elles ont joué un rôle fondamental.

Les militantes de l’UJFF faisaient beaucoup de sport, elles s’intéressaient beaucoup à l’esthétique, à la mode, elles voulaient être de jolies filles !

En 1958, j’ai impulsé un évènement considérable. La Rentrée de Mademoiselle de Paris ! C’était en octobre et ça durait trois jours. La première année, 3000 personnes sont venues ! Le principe de cette initiative était de demander à toutes les filles de créer quelque chose, de se mettre en valeur de la façon qu’elles voulaient. Certaines peignaient sur des galets, fabriquaient des robes, créaient des expositions de photos etc. Les filles n’étaient pas très bien reconnues pour leurs qualités, y compris au sein du mouvement communiste, et je voulais qu’elles se mettent en valeur par ce qu’elles savaient faire. On voulait montrer qu’on était capables, dans tous les domaines. Il y avait des écrivains qui signaient leurs livres, des groupes qui venaient chanter. Ce fut un franc succès qui a duré plusieurs années.

Les femmes ont l’intelligence de toujours des initiatives qui correspondent à leur caractère et qui peuvent toucher toutes les femmes. Elles sont vives et curieuses. L’UJFF était respectée, bien après la guerre, on avait invité Aragon et Elsa Triolet à venir féliciter les filles de la réussite de leur examen. D’ailleurs, Aragon a rendu hommage à l’UJFF dans les Communistes. Nous étions implantées dans tous les lycées de Paris ! L’UJFF a été capable d’être créative et de s’imprégner de ce que voulaient les femmes. Et pourtant, nous n’avions pas de médias. Les jeunes ouvrières ne faisaient pas défaut mais elles étaient difficiles à organiser en raison d’horaires de travail très rudes.

L’UJFF a toujours été très engagée pour la paix et dans le social. Elle a mené de grandes batailles pour la salubrité et la construction des logements sociaux, ainsi que pour l’amélioration des conditions de travail. Il y a eu quelque succès des filles du textile et de la métallurgie. On était très aidées par les intellectuels : Joliot-Curie, Picasso, Aragon, Jean Eiffel etc. Ils voulaient tous nous aider, nous écrire des chansons. Ils nous donnaient souvent de l’argent pour payer les permanents.

Nos réunions sont de grands souvenirs. Elles s’éternisaient jusque dans la nuit, mais plus elles étaient longues, plus elles étaient bonnes ! C’était dur mais on s’amusait. C’était dur d’être ouvrière et militante. J’ai tenu trois mois dans la métallurgie. Avec des réunions aussi prenantes et un travail aussi dur, la conciliation était difficile. Après 1968, c’était plus simple. On se réunissait aussi sur les lieux de travail, on était plus implantées sur les lieux de travail.

1973 marque la fin de l’UJFF. Il est vrai que plus on s’éloigne des guerres, après les années 60, moins il y a d’adhérentes. De plus, il y avait un conflit naissant entre les lycéennes et les jeunes travailleuses. Les lycéennes, qui étaient de plus en plus des intellectuelles, trouvaient les jeunes travailleuses un peu futiles, elles trouvaient étranges ces jeunes filles qui s’intéressaient à la mode. Ça devenait de plus en plus intellectuel. On délaissait les milieux populaires sans doute à cause de la diminution du nombre de nos adhérents. Il y a alors eu une coupure. D’autre part, il faut noter un franc succès de nos revendications. La mixité était instaurée. Les différentes organisations communistes de jeunesses ont fusionné. Les femmes s’intégraient dans la société de plus en plus. C’était ce que nous voulions. C’était le résultat de nos luttes.

Que penses- tu de la situation de la situation des femmes d’aujourd’hui ?

Aujourd’hui, il y a une régression de la condition des femmes, surtout dans les banlieues. La grande question c’est comment les rassembler ! L’UJFF a été un mouvement unitaire, elles étaient les jeunes filles de France, c’était très ouvert malgré tout. On était à l’avant-garde. Alors aujourd’hui qu’est-ce que le féminisme ? Je n’en sais rien, mais ce n’est surtout pas à assimiler aux chiennes de garde ! Mais on a besoin de se revendiquer féministe, c’est important.

C’est quoi, pour toi, être communiste ?

L’important, c’est de faire les choses en y croyant vraiment. Sinon le mouvement meurt. Il faut toujours être en lien avec la réalité, avec la société, ne jamais perdre de vue ses attentes. Il ne faut pas un mouvement artificiel. Être communiste, ce n’est pas le crier à la terre entière, c’est être à l’écoute, c’est être en capacité de faire bouger les gens, de leur donner des perspectives d’avenir pour qu’ils prennent leur vie en main.

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