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Schizophrénie d'union pour le PG ? Nous fustigeons pas le nombre d'adhérents mais sortir
de l'union et faire des listes ....
Le Parti de gauche s'apprête à présenter des listes aux élections sénatoriales, indépendantes de celles de la gauche unie, dans six départements d'Ile-de-France : L'Essonne, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne, le Val d'Oise, Paris et la Seine-et-Marne. La raison : l'accord PS, EELV et PCF ne leur laisse aucun siège éligible. Il faut dire que le PG ne pèse pratiquement rien en nombre de grands électeurs (fait incontestable sur le papier).
Mélenchon, réélu sénateur pour la 3ème fois en 2004, l'avait été sur la liste du PS comme PS. Depuis il a gagné un poste plus sûr au Parlement européen grâce aux voix du PCF.
Tout cela n'est pas très gentil de la part du PG pour le PCF...
Dans l'Essonne et la Seine-et-Marne, il fragilise les conditions de la réélection des sénateurs communistes Bernard Vera et Michel Billout, derniers éligibles sur leur liste. A Paris, c'est même Pierre Laurent qui pourrait accéder plus tard à la Haute Assemblée.
Le PS n'ayant pas de poste d'homme (parité et équilibres internes obligent) à laisser au PCF, un arrangement (bien politicien !) a été trouvé. Nicole Borvo sera représentée, alors qu'elle avait annoncé le contraire, puis elle démissionnera pour laisser la place à Pierre Laurent, premier non-élu sur la liste de gauche. Le PG va-t-il perturber tout cela ?
Enfin dans le Val-d'Oise, la direction du PCF s'inquiète de la menace pesant sur l'élection du candidat qu'elle a désigné. Cela ne va pas nous toucher beaucoup puisqu'il s'agit de Robert Hue qui n'est plus communiste et combat la raison d'être du PCF…
Mélenchon et ses supporters n'ont vraiment pas de reconnaissance ! Depuis le PACS avec le PCF, ils ont pourtant bien profité.
Parti de quasiment rien, le PG s'est constitué un bon socle d'élus avec un député européen (Mélenchon seulement, Mme Vergiat, ex-socialiste, a été choisie par la direction du PCF), 17 conseillers régionaux gagnés en 2010 quand le PCF en perdait 40, 10 conseillers généraux…
Autre gain inestimable pour le lancement du PG, l'argent ! De campagne électorale en campagne électorale, le PG a pu financer son lancement à hauteur de millions d'euros d'argent public, remboursés grâce aux voix communistes.
On ne voit pas pourquoi Mélenchon s'arrêterait en si bon chemin maintenant qu'il est le candidat du PCF à la présidentielle. Pour les législatives, les prétentions du PG sont extravagantes. Les marchandages ne semblent même pas finalisés alors que l'on avait promis aux communistes un accord avant la mi-juin.
Pour les financements des futures campagnes, qui va payer la majeure partie de la campagne de Mélenchon ? Devinez !
Mélenchon et ses amis du PG ont compris à quel point la direction du PCF a besoin d'eux pour faire émerger son « Front de gauche ». Ils tirent sur la corde au maximum.
Plus que jamais, la question est posée : combien de temps les communistes vont-ils accepter de se laisser manœuvrer, voir dépouiller par ceux que la direction du PCF est allée chercher ?
Ce n'est pas qu'une question d'organisation. C'est une question de perspective politique lorsque le programme
populaire partagé, est tout,
sauf partagé...