Si aujourd'hui on voit mal comment Nicolas Sarkozy pourrait l'emporter avec un bilan aussi désastreux en 2012, c'est sans compter d'un second tour à la 2002 où un duel FN - UMP verrait l'actuel Président triompher en frisant certainement les 80 %. Pour éviter d'en arriver à une telle extrémité, il va falloir lutter avec force contre cette montée du nationalisme et faire en sorte qu'à défaut d'un candidat anti - capitaliste, la République ne soit plus souillée par cet engouement xénophobe, raciste et dangereux que porte aujourd'hui le parti majoritaire et son réservoir de voix frontiste.
Il faut tout d'abord combattre cette banalisation grandissante du FN qui pousse ce parti à la quasi - neutralité au sein du paysage politique français. Sur ce point, Marine le Pen excelle et est en train de réussir dans sa politique de dédiabolisation. Non, le FN n'est pas un parti comme les autres et on ne peut pas s'en réclamer impunément. Que cela paraisse anti - démocratique nous laisse de glace mais l'existence de ce groupuscule cumulant antisémitisme, xénophobie, homophobie et j'en passe, n'est pas anodin. Electeurs nationalistes : cachez vous !
Ensuite, il ne faut pas se voiler la face, même si les personnes se disant prêtes à voter le Pen sont de plus en plus nombreuses, cele ne se traduit pas forcément par une montée du nationalisme : les nouveaux électeurs du FN ne sont que les déçus de la politique sarkoziste qui se retournent alors vers leur base. Après avoir séduit les sympathisants lepeniste, Nicolas Sarkozy les perd petit à petit n'ayant pas répondu à toutes leurs attentes.
Quoi qu'il en soit, le risque d'un second tour Sarko vs le Pen existe bel et bien. Ce score résulterait alors surtout d'une gauche plurielle incapable de s'unir lors des grandes échéances et privilégiant la bataille des égos à celle des idées plutôt que d'un réel impact nationaliste sur nos concitoyens. L'éparpillement des voix à gauche serait donc un problème à gérer dans l'union afin de pouvoir imposer nos idéaux et ce même à travers nos différences. La réélection potentielle de Nicolas Sarkozy ne viendrait alors pas de la volonté d'une majorité mais d'un vice démocratique et de l'absence d'une cohérence de l'opposition. Le piège serait bien sûr de tomber dans le " vote utile " nous poussant à voter PS au premier tour afin de faire directement barrage au FN mais pourrons nous encore parler de démocratie à ce stade là ? Une gauche anti - capitalisme unie derrière le Front de Gauche serait déjà un bon début ...
Lutter contre le FN, unir la gauche, faire campagne derrière le Front de Gauche, autant de choses à faire afin de peser en 2012 afin que le PS ne puisse faire sans ses alliés historiques.
Jeudi 10 mars 2011 à 0:31
Mardi 8 mars 2011 à 12:11
Dimanche 6 mars 2011, un vent de panique s'abat sur le monde politique français : un sondage réalisé par Harris Interactive pour Le Parisien, Aujourd'hui en France donne Marine le Pen en tête au premier tour des présidentielles de 2012 avec 23 % des intentions de votes, devant Martine Aubry et Nicolas Sarkozy. Le dit sondage donne même l'actuel président éliminé dès le premier tour en cas de candidature de DSK. Faut - il paniquer ? Elements de réponses.
Il ne faut tout d'abord pas oublier que nous nous trouvons encore à quatorze mois du scrutin et que rares furent les sondages qui s'avérèrent exactes à une date si éloignée de l'échéance. Pour exemple, en 1994, Edouard Balladur était donné largement gagnant, en 2002 c'était Lionel Jospin et vous connaissez la suite. De plus, à la question ; pour qui voteriez vous si l'élection avait lieu dimanche prochain, il est très difficile de répondre devant l'absence d'une campagne au préalable. Excepté peut être les encartés et autres militants, une grande partie des Français ne savent aujourd'hui absolument pas pour qui ils voteront en 2012. Enfin, la surmédiatisation actuelle de Marine le Pen, du fait de l'absence de candidats déclarés, la met logiquement en avant dans ce genre de sondages.
Il n'y alors peut être pas lieu de paniquer - tout de suite - et il serait plus judicieux de s'organiser et de faire en sorte qu'un tel évènement n'arrive pas sans pour autant gouter à la soupe nauséabonde du vote utile que vont bientôt nous servir le PS et l'UMP. Le vote utile, c'est voter selon ses idées, sa conscience et son sens de la révolte, ce n'est sûrement pas choisir un candidat par défaut. De toute façon, entre la peste ( Sarkozy ) et le choléra ( le Pen ), autant ne pas se prononcer ou même ne pas prendre la peine de se déplacer en guise de contestation tant notre président nous a démontré son attachement aux idées d'extrême droite.
Quoi qu'il en soit, il est déjà temps de se tourner vers cette campagne électorale qui bien que précoce s'avère déjà cruciale.