Mercredi 1er décembre 2010 à 15:12
Putain ... Mais qu'est ce que je vais bien pouvoir répondre à mon gosse si un jour il me pose ces questions et qu'effectivement rien n'a changé ? Est ce que lui ressortir ma carte de militant suffira ? Est ce qu'il voudra bien croire que j'ai fais de mon mieux ? J'imagine ça d'ici :
- Alors Papa, t'as fait quoi pour éviter ça ?
- J'ai bloqué ma fac pour que toi tu puisses y aller un jour, j'ai manifesté pour sauver nos retraites, j'ai écrit pour dénoncer les injustices.
- Et pourquoi ça n'a pas marché ?
- Les CRS débloquèrent les facs, le gouvernement ne nous écouta pas et personne ne lisait mes articles.
- Tu t'es arrêté là ?
- J'ai continué à croire en une révolte, en une Révolution.
- C'est tout ?
- J'étais bien isolé, que voulais tu que je fasse ?
- Je ne sais pas, si tu te battais pour quelque chose de juste, ça ne pouvait que fonctionner.
- Ce n'est pas si simple tu sais, tout le monde ne veut pas croire que toutes les Luttes sociales soient justes et justifiées.
- Mais il fallait leur expliquer, insister, leur montrer que tu te battais pour un idéal.
- Beaucoup pensaient que nous n'étions que des utopistes et que le monde était fait de telle manière qu'ils ne pouvaient rien y changer.
- Pourquoi tu y croyais toi ?
- Parce que justement on peut y changer quelque chose, il suffit de mieux partager les richesses. Parce que je voulais combattre ces injustices et aller dans le sens d'un monde où personne n'est obligé de dormir sur le trottoir alors que d'autres s'empiffrent bien au chond dans leur salon
- Mais tu as perdu, le monde est toujours comme ça aujourd'hui.
- Oui peut être et je te demande pardon de ne pas y être arrivé. C'est aussi à toi que je pensais quand je descendais battre le pavé, quand je tenais les piquets de grèves ou quand je dénonçais cette société élitiste et bourgeoise.
- A quoi aura servit ton combat alors ?
- J'ai peut être échoué mais j'ai fais de mon mieux et la flamme du communisme ne s'arrêtera pas en même temps que ma génération, nous aurons au moins réussis à passer le flambeau tout en gagnant quelques batailles de ci de là.
- Des batailles ? Contre quoi te battais tu ?
- Contre l'injustice, contre la bourgeoisie dominante, contre le capitalisme.
- Dis Papa, c'est quoi le capitalisme ?
- Je te raconterai ça une autre fois.
Lundi 18 octobre 2010 à 19:40
C'est maintenant ou jamais. C'est ce que nous pouvons dire à tous ceux soucieux de mener la lutte démocratique et sociale à bien en ce lundi 18 octobre 2010. Alors que la loi sur la réforme des retraites devrait être votée mercredi ou jeudi au Sénat, on peut craindre un essoufflement du mouvement et une scission au sein de l'Intersyndicale à partir de cette date. Autant dire que ce n'est pas le moment de lâcher.
Le gouvernement joue d'ailleurs le temps en misant sur les vacances de la Toussaint et sur la fronde des usagers lassés de chercher une pompe à essence pas encore fermée. Il est alors temps que les étudiants reprennent le flambeau en se plaçant à la pointe de la contestation.
La Lutte n'en est même plus à un tournant mais bel et bien lancée dans un sprint final qu'il va falloir gagner. Les autorités, après avoir flirté avec l'intolérable tutoient aujourd'hui l'illégalité en remettant en cause les fondements même du droit de grève - dixit les employés grévistes de raffineries poussés à reprendre le travail sous peine de cinq ans d'emprisonnement -.
Quoi qu'il en soit la journée de demain fera très certainement date dans l'Histoire de ce mouvement social qui peut encore se révéler historique, cela ne dépend que de nous.