Réforme des lycées :
1 ) Pourquoi les postes d'enseignants sont-ils supprimés ?
1) Le gouvernement supprime les postes d’enseignants, soi-disant parce qu’ils coûtent trop cher. Or, le gouvernement continue de verser des bonus aux traders qui sont pourtant à l’origine de la crise, à verser des subventions aux écoles privées, et à débourser des sommes astronomiques pour financer la guerre en Afghanistan : les 500 soldats envoyés en renfort en Afghanistan ont coûté pourtant 10 fois plus à l’État que ce que lui coûtaient les milliers de postes d’enseignants supprimés. Comment peut-on imaginer que supprimer des postes d’enseignants puisse aider les élèves à progresser ? Non seulement, ces suppressions de postes mettent des milliers de fonctionnaires au chômage, mais les élèves vont se retrouver à 40 par classe. L’éducation se verra ainsi dévalorisée, et les conditions d’apprentissage seront désastreuses. Si l’État arrêtait d’envoyer des soldats en Afghanistan, on pourrait alors voir des classes de 15 élèves, les conditions de réussite de ces élèves seraient alors assurées.
2) Quels effets l'Etat recherche-t-il par la suppression de certaines matières et filières au lycée ?
2) Suppression des BEP, des BAC Pro 4 ans, des filières arts appliqués, de l’Histoire en Terminale S, des Maths en 1ère L, etc. Pourquoi ? L’ État cherche par la suppression de ces matières et filières à formater les lycéens à apprendre un métier plutôt qu’a développer un esprit critique et acquérir des connaissances. En effet, le gouvernement qualifie ces matières et filières comme « inutiles », tout simplement parce qu’elle ne sont pas « rentables ». Un élève ne doit apprendre que les matières liées à sa filière, les filières trop artistiques ne débouchent pas sur un emploi stable, un élève en BAC Pro n’a pas besoin de 4 ans pour apprendre un métier : voilà les mensonges que divulgue l’État, qui veut par ailleurs obliger les élèves à recevoir un enseignement de spécialité lié à l’économie dès la seconde, et que toutes les matières soient tournées vers l’économie. Ces réformes ne visent qu’à nous former pour un futur métier, dans un souci de rentabilité, et donc à nous abrutir, tout simplement.
3) Filières élites / filières poubelles , lesquelles ?
3) Lorsque Sarkozy faisait l’éloge de son projet de réforme du lycée, il annonçait que le principal objectif de celles-ci était de rééquilibrer les différentes filières. Lorsqu’on se penche un peu plus sur la réforme, on remarque, par exemple, qu’afin de rééquilibrer la filière L sur les filières ES et la S, la réforme prévoit de tourner la filière L vers l’économie, en privilégiant les langues voire le droit. Cette dénaturalisation de la filière L est la preuve de la volonté du gouvernement de rentabiliser cette filière. Toutefois, on remarque que les bonnes volontés de Sarkozy ne sont que pure démagogie. Car la réforme préconise l’interdiction du redoublement, obligeant ainsi un élève médiocre à changer de filière par des « stages de remise à niveau ». Ces stages sont des stages de deux semaines (inutile de dire qu’en deux semaines, un élève ne peut rattraper le programme d’une filière entière). Pour passer de la filière S à la filière ES, ou pour passer de la filière ES à la filière L, ces stages contiennent peu d’heures de cours. Mais pour aller dans le sens inverse (de L à ES, de ES à S, ou de L à ES), ces stages sont beaucoup plus durs et intensifs. Cela amène donc à une hiérarchisation des filières. Un élève mauvais en S, n’ayant pas le droit de redoubler, ira donc en ES, par la même occasion, un élève mauvais en ES ira en L, puis un élève mauvais en L ira en filière technologique, et un élève mauvais en filière technologique ira dans un lycée professionnel, le sens inverse étant quasi-impossible à accomplir.
4) La police au lycée : protection ou répression ?
4) Le ministère de l’Éducation, soutenu par les propositions de l’UMP, prévoit pour bientôt de mettre des caméras de surveillance aux abords, voire à l’intérieur des lycées, et des portiques de sécurité à l’entrée des lycées, prétendument pour éviter la drogue. En outre, les postes de surveillants aux lycées seront progressivement supprimés, et se verront remplacer par une « brigade des lycées », formée aux arts martiaux et au langage des banlieues, circulant d’établissements en établissements. Mais, à l’heure où la sécurité dans les lycées devient une question primordiale, due aux événements qui se sont récemment produits dans un lycée d’Ivry-sur-Seine, cette « brigade » sera inefficace, puisque, le temps d’intervenir, le problème aura, soit déjà été résolu, soit se sera aggravé. La politique sécuritaire du gouvernement, en plus de devenir étouffante, est ainsi inefficace.
5) Quelles solutions ?
5) Nous sommes d’accord avec le gouvernement sur un seul et unique point : il faut réformer le lycée. Mais nous proposons de le réformer d’une autre manière, que nous jugeons beaucoup plus respectueuse et efficace. Nous voulons faire de l’Éducation notre priorité. Nous proposons l’arrêt des suppressions de postes et des subventions accordées aux écoles privées ; de favoriser les dispositifs de suivi personnalisé pour les jeunes déscolarisés, types micro lycées ; la revalorisation des filières technologiques et de la filière L, et l’arrêt de la suprématie de la filière S ; nous souhaitons que les jeunes soit libres d’avoir les options qu’ils désirent, afin d’acquérir un savoir que nous ne jugeons pas inutiles ; et enfin, l’arrêt de la politique sécuritaire démagogique dans les lycées. Pour nous, la jeunesse est une arme de construction massive, et nous voulons lui donner les moyens de s’épanouir et de réussir.