Lundi 13 décembre 2010 à 8:00

    Il y a quinze ans on a eu le voile, il y avait de plus en plus de voiles. Puis il y a eu la burqa, il y a eu de plus en plus de burqa. Et puis il y a eu des prières sur la voie publique (...) maintenant il y a dix ou quinze endroits où de manière régulière un certain nombre de personnes viennent pour accaparer les territoires. Et de comparer ces prières à l'occupation nazie il n'y avait qu'un pas pour Marine le Pen, un pas qu'elle n'hésita pas à franchir. Cette déclaration, pure provocation dans le but de séduire l'aile droite du FN en vue des élections interne du parti, n'est pas le premier fait d'arme de la fille de Jean-Marie le Pen et pourtant là n'est pas le plus grave.
   Le plus inquiétant réside plutôt en la popularité de Marine le Pen. En effet, selon un récent sondage d'Ipsos, la députée européenne obtiendrait 27 % de bonnes opinions, soit plus d'un français sur quatre ! Cela n'implique certes pas que 27 % des Français envisagent de voter pour elle mais c'est déjà trop. En guise de suffrage, la fille le Pen serait créditée de 17 % d'intentions de votes dans le cadre des présidentielles de 2012 et pourrait peut être jouer dans ce cas le rôle de troisième homme derrière les candidats PS et UMP. Tout aussi grave, selon un autre sondage, BVA cette fois ci, 35 % des Français la trouvent utile au paysage politique français : on croit rêver ! Cela reviendrait au même de dire qu'Adolf Hitler était " utile " au paysage politique allemand.
   Même si on ne peut pas en déduire si vite que le FN est lancé dans un processus de renouveau, il faudra se méfier de cette extrême droite aussi inutile que dangereuse. Au delà de certaines déclarations, Marine le Pen demeure globalement moins provocatrice que son père et est par ce simple fait plus dangereuse dans la mesure où elle devient alors peut être moins néfaste que ce dernier au parti. Elle peut alors avoir tendance à élargir la base électorale du FN en le banalisant.
   Prudence donc, car dans le même temps le petit Nicolas joue sur les terres du FN : thématiques sécuritaire et d'immigration demeurent principalement au sein de son action. Il faudra rester vigilent face à cette extrême droite, ( FN et UMP ) qui représente malheureusement un pourcentage loin d'être négligeable des électeurs. Attention, xénophobie, intolérance et injustice nous guettent, restons vigilants !

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Dimanche 12 décembre 2010 à 17:30

    Tandis que le PS se déchire déjà, que l'UMP est en ordre de bataille derrière Nicolas Sarkozy et que le FN laisse présager d'une campagne ultra-raciste et xénophobe - peut être encore plus qu'à son habitude - qu'en est-il de la gauche anticapitaliste ? Que peut faire cette gauche, qui, pleine de promesses, est sortie ragaillardie de la Lutte contre la réforme des retraites ? Quelles responsabilités doit-elle endosser à moins de deux ans des prochaines présidentielles ?
   La gauche anticapitaliste en 2007 c'est 2 817 246 voix soit 7.68 % d'électeurs. Si on rajoute le vote utile : ceux ayant voté PS dès le 1er tour afin d'éviter un second tour à la 2002, on peut sérieusement commencer à se dire que cette gauche a un rôle à jouer et qu'elle se doit de l'assumer. Pour cela il faudra avant tout trouver l'union qui a si souvent fait défaut à cette famille politique, cette gauche plurielle doit cesser pour espérer l'emporter. Le Front de Gauche tente d'incarner depuis 2009 cette union indispensable à une meilleure visibilité et à une véritable représentation au sein du paysage politique français. Reste à voir si Jean-Luc Mélenchon parviendra à tenir et à organiser ce mouvement pour jouer le rôle qu'il doit jouer d'ici à 2012.
   Même en atteignant la barre des 10 %, le second tour resterait toujours inaccessible. Pour autant, un tel résultat ferait du Front de Gauche un partenaire avec lequel le PS devrait forcément collaborer en cas de victoire et un mouvement avec lequel il faudrait alors compter dans les années à ve
nir. Chaque voix supplémentaire rajoutera de la crédibilité et de la constance à cette gauche pour laquelle il n'est pas vain de voter.
    Depuis l'effervescence qu'a suscitée la Lutte contre la réforme des retraites, cette même gauche, qui a porté cette grogne sociale, se doit maintenant d'assumer le rôle qu'elle doit incarner : un mouvement efficace qui propose et qui avance au delà des divergences internes.
   L'objectif est donc clairement d'avancer ensemble et de proposer une alternative sérieuse et responsable à la gauche capitaliste tout en sachant qu'il demeurera difficile pour le moment d'incarner une majorité parlementaire et présidentielle sans le PS. Pour cela il faut avancer des idées, proposer des projets et prouver sa crédibilité au sein de l'électorat. Nombre sont ceux qui voient encore en ce Front de Gauche, en cet espoir communiste, en ce mouvement anticapitaliste, un doux rêve de gauchistes has-been se remémorant mai 68 une fleur à la main. Nous en sommes bien loin. Cette gauche avance, cette gauche propose et surtout, cette gauche agit ! Sur le front de toutes les luttes sociales, battant le pavé bien avant les hésitants socialistes pour sauver notre système de retraite et condamnant sans langue de bois les dérives de notre gouvernement. La Lutte de ces derniers mois n'apporte pas que de la popularité et de la visibilité à cette gauche, elle implique aussi et surtout des responsabilités envers tous ceux qui croient désormais en elle. Du simple sympathisant au militant en passant par tous ceux qui rêvent d'une France juste et sociale, tous attendent et sont en droit d'attendre un programme cohérent, ambitieux et humaniste. Les élections cantonales en mars prochain seront un premier test qu'il ne faudra alors pas manquer.
   Ce discours peut apparaitre pré-électorale, de campagne voir proche de la propagande mais il est de rigueur, il n'est pas trop tôt pour entamer cette revue d'effectif et commencer à plaider pour sa paroisse ( aussi laïque soit-elle ). La gauche anticapitaliste a un rôle à jouer, il se dessine dès maintenant. 2012 approche et il faut croire au changement, à l'alternance et à l'espoir.

    Un objectif : incarner une gauche d'avenir.

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Mercredi 1er décembre 2010 à 15:12

  Dis Papa, pourquoi le monde est injuste ? Pourquoi le voisin peut aller à la fac et pas moi ? Pourquoi la retraite n'existe plus ? Pourquoi dit - on que les jeunes n'ont pas d'avenir ? Pourquoi des gens dorment dans la rue ? Pourquoi d'autres et parfois les mêmes meurent de faim sous nos fenêtres ? Comment as tu pu laisser faire ça ? Dis Papa, tu t'es battu pour empêcher qu'on en arrive là ?

   Putain ... Mais qu'est ce que je vais bien pouvoir répondre à mon gosse si un jour il me pose ces questions et qu'effectivement rien n'a changé ? Est ce que lui ressortir ma carte de militant suffira ? Est ce qu'il voudra bien croire que j'ai fais de mon mieux ? J'imagine ça d'ici :

- Alors Papa, t'as fait quoi pour éviter ça ?
- J'ai bloqué ma fac pour que toi tu puisses y aller un jour, j'ai manifesté pour sauver nos retraites, j'ai écrit pour dénoncer les injustices.
- Et pourquoi ça n'a pas marché ?
- Les CRS débloquèrent les facs, le gouvernement ne nous écouta pas et personne ne lisait mes articles.
- Tu t'es arrêté là ?
- J'ai continué à croire en une révolte, en une Révolution.
- C'est tout ?
- J'étais bien isolé, que voulais tu que je fasse ?
- Je ne sais pas, si tu te battais pour quelque chose de juste, ça ne pouvait que fonctionner.
- Ce n'est pas si simple tu sais, tout le monde ne veut pas croire que toutes les Luttes sociales soient justes et justifiées.
- Mais il fallait leur expliquer, insister, leur montrer que tu te battais pour un idéal.
- Beaucoup pensaient que nous n'étions que des utopistes et que le monde était fait de telle manière qu'ils ne pouvaient rien y changer.
- Pourquoi tu y croyais toi ?
- Parce que justement on peut y changer quelque chose, il suffit de mieux partager les richesses.
Parce que je voulais combattre ces injustices et aller dans le sens d'un monde où personne n'est obligé de dormir sur le trottoir alors que d'autres s'empiffrent bien au chond dans leur salon
- Mais tu as perdu, le monde est toujours comme ça aujourd'hui.
- Oui peut être et je te demande pardon de ne pas y être arrivé. C'est aussi à toi que je pensais quand je descendais battre le pavé, quand je tenais les piquets de grèves ou quand je dénonçais cette société élitiste et bourgeoise.
- A quoi aura servit ton combat alors ?
- J'ai peut être échoué mais j'ai fais de mon mieux et la flamme du communisme ne s'arrêtera pas en même temps que ma génération, nous aurons au moins réussis à passer le flambeau tout en gagnant quelques batailles de ci de là.
- Des batailles ? Contre quoi te battais tu ?
- Contre l'injustice, contre la bourgeoisie dominante, contre le capitalisme.
- Dis Papa, c'est quoi le capitalisme ?
- Je te raconterai ça une autre fois.



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Mercredi 17 novembre 2010 à 16:51

   Nicolas Sarkozy s'exprimait hier soir à la télé devant trois journalistes mais surtout devant des millions de Français. Bien que très intéressé à la politique de mon pays ainsi qu'à son avenir, je n'ai pas pris la peine de perdre une heure et demie de mon temps devant notre Président. Ne me jetez pas les pierres tout de suite, pas avant de savoir en tout cas que j'ai quand même consacré presque un quart d'heure de ma soirée à cette pseudo - interview. C'était déjà trop ...

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   J'ai vu un Président arrogant, des journalistes incapables de le mettre en difficulté - ce n'est pas le but premier d'un journaliste je vous l'accorde mais tout de même - et surtout je n'ai rien observé de nouveau. Les premières minutes de l'entrevue donnaient déjà le ton : Sarkozy assume tout ce qu'il a pu faire ou dire ces derniers mois et travaille consciencieusement à notre bien, même à notre insu, nous les imbéciles ingrats. Ah le travail de communication était bien rôdé comme d'habitude, nul doute que ses conseillers en ont fait des nuits blanches pour éviter le moindre faux pas et rendre leur patron irréprochable et il y en avait du boulot.
   En me levant ce matin j'ai quand même ressenti les remords du cancre qui a oublié de faire ses devoirs la veille et j'ai donc cherché des anti - sèches sur internet afin de me faire une idée de ce que j'avais bien pu rater. Rien, rien de rien, j'ai finalement bien fait de ne pas perdre ma soirée, ça aurait même pu me gâcher ma nuit, pas de regrets donc.
   La seule annonce à retenir - et encore elle était dans l'air - c'est l'abandon du bouclier fiscal couplé à la fin de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune ( ISF ). Comprenez : rendre moins aux riches mais leur prendre moins d'argent, tout le monde s'y retrouve, en tout cas les bourgeois
.
   Ce n'était en tout cas pas une soirée bien fructueuse et l'hyper - présidence de notre super - président continue, jusqu'en 2012 en tout cas. En attendant, circulez, y'a rien à voir !

Lundi 15 novembre 2010 à 15:40

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  Hier soir le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, nous annonçait la teneur de ce fameux remaniement gouvernemental tant attendu.
   Enfin tant attendu ... Qu'attendions nous au juste ? Que pouvions nous espérer en cette douce soirée de novembre ? Marie Georges Buffet à l'Education Nationale ? Pierre Laurent à l'Intérieur ? Idées Rouges aux Affaires Etrangères ? Non, franchement non, je n'ai pas attendu cette annonce le coeur battant avec l'espoir d'un souffle nouveau couvrant notre horizon. Pour autant, j'étais devant ma télé à 20h15 et comme prévu : rien. Rien sinon quelques enseignements que nous pouvons tirer de quelques nominations ou d'autres disparitions. Revue d'effectif !

Ceux qui restent ( et au même poste en plus ) : Ils ne sont pas nombreux mais tout de même, certains ont apparemment fait du bon boulot et conservent la confiance du nain, heu ... du Président.
   Brice Hortefeux ( Intérieur ), Christine Lagarde ( Economie ), Luc Chatel ( Education), Bruno le Maire ( Agriculture) , Frédéric Mitterrand ( Culture ), François Barouin ( Budget et porte - parole du gouvernement ) et Valérie Pécresse ( Enseignement Supérieur ).
   Pas de changements donc pour ces sept là. Notons tout de même que François Barouin tout en restant ministre du Budget devient porte - parole du gouvernement, une bien belle promotion pour ce chiracien. Nicolas Sarkozy redonne sa confiance à ce petit groupe qui, en ces temps troublés, n'a pas fait ( trop ) de vagues ces derniers mois à part bien sûr Brice Hortefeux. Ce dernier se voit féliciter pour son travail de petit nationaliste et hérite même du désormais défunt ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale.

Ceux qui restent ( pas au même poste mais c'est encore mieux ) : Certains goutent au doux plaisir de la promotion et doivent savourer aujourd'hui le sentiment du travail bien fait ( bien fait  : on se comprend ... )
   Michèle Alliot - Marie ( de la Justice aux Affaires Etrangères ), Michel Mercier ( de l'Aménagement du territoire à la Justice ),
Nathalie Kosciusko-Morizet ( de ministre d'Etat à l'Ecologie ).
  
La légère promotion de MAM tend tout de même à souligner un net retour vers les racines de l'UMP, à savoir le RPR. Michel Mercier, ancien proche de François Bayrou, compense le départ d'Hervé Morin ( Nouveau Centre ).

Celui qui reste ( pas au même poste et ce n'est pas mieux ) : Ex - socialiste et ancien ministre de l'Immigration, il vallait mieux le garder pour ne pas qu'il retourne sa veste encore une fois.
   Eric Besson ( de l'Immigration à l'Industrie ).
   Ce dernier paye l'impopularité croissante de son ministère désormais rattaché à l'Intérieur. Le gouvernement garde grâce à lui un semblant d'ouverture aux yeux de l'électorat de gauche.

Ceux qui partent ( et d'eux même en plus ) : Deux ministres font leurs valises l'air de dire : 2012 arrive, finit la rigolade, il vaut mieux quitter le navire qui sombre avant qu'il ne soit trop tard.
   Jean - Louis Borloo ( Ecologie ) et Hervé Morin ( Défense ).
   Le premier préférant retrouver sa liberté de proposition et de parole parce que c'est bien connu, la liberté d'expression n'existe pas au sein de ce gouvernement. Le second, président du Nouveau Centre, a quant à lui annoncé son départ dans une déclaration pré - électorale à la presse. Chacun prépare ses armes pour 2012.

Ceux qui partent ( et on ne leur demande pas leur avis en plus ) : Nicolas Sarkozy n'est pas satisfait de tous ses ministres, sinon il n'organiserait pas un remaniement. Les perdants sont donc :
   Bernard Kouchner ( Affaires Etrangères ), Eric Woerth ( Travail ), Fadela Amara ( secrétaire à la Ville ) et Rama Yade ( secrétaire au Sport ).
   Bernard Kouchner paye la fin de l'ouverture à gauche - non non Eric Besson ne compte pas comme étant de gauche - tandis qu'Eric Woerth paye bien sûr la réforme des retraites rondement mal menée. Preuve s'il en fallait que cette réforme est un échec quoi qu'en dise Nicolas Sarkozy. Fadela Amara et Rama Yade payent quant à elles une trop grande liberté de paroles et de positions prises à l'encontre du moule gouvernemental.

Ceux qui (re)viennent ( et pourtant on ne leur avait rien demandé nous ) : Ce remaniement voit aussi le retour de revenants mais aussi l'arrivée de petits nouveau histoire de redonner un peu de sang neuf à cette équipe de bras - cassés.
   Alain Juppé ( Défense et ministre d'Etat
), Xavier Bertrand ( Travail, Emploi et Santé ), Maurice Leroy ( Ville ), Marie-Anne Montchamp, ( secrétaire à la Solidarité ), Jeanette Bougrab ( secrétaire à la Jeunesse et à la vie associative ),
   Alain Juppé est le grand revenant, l'ex premier ministre devient numéro deux du gouvernement et marquerait à lui seul un profond message électoral pro - RPR. Xavier Bertrand quant à lui quitte la présidence de l'UMP et laisse sa place à Jean - François Copé en prenant la tête d'un ministère très élargit réunissant travail, emploi et santé, allez comprendre ... Maurice Leroy, porte - parole du Nouveau Centre profite lui aussi du départ d'Hervé Morin pour faire son entrée au gouvernement. Enfin, Marie - Anne Montchamp est la belle prise de Nicolas Sarkozy. La porte - parole du parti République Solidaire de de Villepin devient secrétaire à la Solidarité et doit faire grincer bien des dents.


   Notons un léger resserrement d'effectif, le gouvernement passant de 37 à 31 membres. Pour autant, rien de bien nouveau sous la pluie.
   On peut constater la fin de l'ouverture à gauche, un éloignement du Nouveau Centre même plus ou moins compensé et surtout un retour vers le RPR. Globalement, on nous propose en cette fin 2010, un gouvernement pré - électorale ancré à droite et qui fait déjà de l'oeil à ses électeurs historiques non sans oublier la potentielle réserve de voix que pourra représenter le Front National.

   En fin de compte, ce remaniement ressemble plus au jeu des chaises musicales qu'à autre choses, certains partent d'autres restent, d'autres encore changent de places mais au final rien. Espérons que la musique s'arrête bientôt, en 2012 ?

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