Tandis que le PS se déchire déjà, que l'UMP est en ordre de bataille derrière Nicolas Sarkozy et que le FN laisse présager d'une campagne ultra-raciste et xénophobe - peut être encore plus qu'à son habitude - qu'en est-il de la gauche anticapitaliste ? Que peut faire cette gauche, qui, pleine de promesses, est sortie ragaillardie de la Lutte contre la réforme des retraites ? Quelles responsabilités doit-elle endosser à moins de deux ans des prochaines présidentielles ?
La gauche anticapitaliste en 2007 c'est 2 817 246 voix soit 7.68 % d'électeurs. Si on rajoute le vote utile : ceux ayant voté PS dès le 1er tour afin d'éviter un second tour à la 2002, on peut sérieusement commencer à se dire que cette gauche a un rôle à jouer et qu'elle se doit de l'assumer. Pour cela il faudra avant tout trouver l'union qui a si souvent fait défaut à cette famille politique, cette gauche plurielle doit cesser pour espérer l'emporter. Le Front de Gauche tente d'incarner depuis 2009 cette union indispensable à une meilleure visibilité et à une véritable représentation au sein du paysage politique français. Reste à voir si Jean-Luc Mélenchon parviendra à tenir et à organiser ce mouvement pour jouer le rôle qu'il doit jouer d'ici à 2012.
Même en atteignant la barre des 10 %, le second tour resterait toujours inaccessible. Pour autant, un tel résultat ferait du Front de Gauche un partenaire avec lequel le PS devrait forcément collaborer en cas de victoire et un mouvement avec lequel il faudrait alors compter dans les années à venir. Chaque voix supplémentaire rajoutera de la crédibilité et de la constance à cette gauche pour laquelle il n'est pas vain de voter.
Depuis l'effervescence qu'a suscitée la Lutte contre la réforme des retraites, cette même gauche, qui a porté cette grogne sociale, se doit maintenant d'assumer le rôle qu'elle doit incarner : un mouvement efficace qui propose et qui avance au delà des divergences internes.
L'objectif est donc clairement d'avancer ensemble et de proposer une alternative sérieuse et responsable à la gauche capitaliste tout en sachant qu'il demeurera difficile pour le moment d'incarner une majorité parlementaire et présidentielle sans le PS. Pour cela il faut avancer des idées, proposer des projets et prouver sa crédibilité au sein de l'électorat. Nombre sont ceux qui voient encore en ce Front de Gauche, en cet espoir communiste, en ce mouvement anticapitaliste, un doux rêve de gauchistes has-been se remémorant mai 68 une fleur à la main. Nous en sommes bien loin. Cette gauche avance, cette gauche propose et surtout, cette gauche agit ! Sur le front de toutes les luttes sociales, battant le pavé bien avant les hésitants socialistes pour sauver notre système de retraite et condamnant sans langue de bois les dérives de notre gouvernement. La Lutte de ces derniers mois n'apporte pas que de la popularité et de la visibilité à cette gauche, elle implique aussi et surtout des responsabilités envers tous ceux qui croient désormais en elle. Du simple sympathisant au militant en passant par tous ceux qui rêvent d'une France juste et sociale, tous attendent et sont en droit d'attendre un programme cohérent, ambitieux et humaniste. Les élections cantonales en mars prochain seront un premier test qu'il ne faudra alors pas manquer.
Ce discours peut apparaitre pré-électorale, de campagne voir proche de la propagande mais il est de rigueur, il n'est pas trop tôt pour entamer cette revue d'effectif et commencer à plaider pour sa paroisse ( aussi laïque soit-elle ). La gauche anticapitaliste a un rôle à jouer, il se dessine dès maintenant. 2012 approche et il faut croire au changement, à l'alternance et à l'espoir.
Un objectif : incarner une gauche d'avenir.