Parce qu'elle offre un regard nourrit et construit sur la situation Cubaine. Je vous laisse en substance découvrir la plume d'une jeune étudiante Parisienne.
Parce que nous continuerons toujours de porter Cuba dans notre coeur.
Je suis étudiante en classe préparatoire aux grandes écoles à Paris. Je suis une fille d’ouvrier qui, par hasard, étudie dans un milieu bourgeois. Et j'en ai assez, d'entendre de la bouche de bobos que Cuba est une dictature.
A 18 ans, j'ai adhéré au Mouvement des Jeunes Communistes de France, parce que je voulais adhérer à un mouvement qui était dans la construction, pas seulement dans l'opposition. Notre objectif est de donner des solutions concrètes à des problèmes concrets, tout en proposant un système de société parfaitement réaliste, qui défend l'égalité, la solidarité internationale, la justice, la liberté : une société communiste qui supprimerait l'exploitation que subit la classe ouvrière par la classe dirigeante.
A 19 ans, je suis partie à Cuba pour un voyage de solidarité avec le MJCF pour les 50 ans de la Révolution. Le plus beau souvenir de ma courte vie. Avant de partir, j'avais quelques a prioris, je me suis dit: "nous sommes une délégation officielle, nous allons être guidés". Je me suis aussi préparer à voir tout plein d'autres choses dont les médias nous abreuvent sans véritables preuves autres que les commentaires des dissidents, la pensée dominante, celle qui arrange les affaires des capitalistes.
Alors nous sommes partis. Et là, surprise.
En deux semaines, j'ai croisé deux flics, des femmes, qui discutaient avec des gens, tranquillement, autre chose que les cow boys des gares de Paris. Après les conférences, nous étions libres d'aller n'importe où avec qui nous voulions, sans prévenir personne. Ce que j'ai fait avec grand plaisir. Je me suis donc promenée à la Havane. J'ai vu des couleurs, des enfants qui jouaient, des hommes souriants, de belles femmes. Je n'ai pas vu de SDF. Personne ne m'a accosté pour me demander de l'argent. J'ai vu des enfants bien en chair, qui m'ont raconté que leur rêve c'était de faire des études toute leur vie et qui m'ont parlé de la Révolution française... à 10 ans seulement!
J'ai rencontré des étudiants cubains qui m'ont dit qu'ils aimeraient partir en France. Je leur ai demandé pourquoi! Ils m'ont répondu qu'ils pensaient qu'on était riches. Alors étonnée, je leur dis que je devais payer un loyer, mes fournitures scolaires, les transports, mes frais de santé... et là, ils m'ont regardé avec des yeux on ne peut plus indignés, en me disant: "mais enfin, on ne respecte pas vos droits!" Alors j'ai répondu: "ces droits, nous, on ne les a pas". Oui, un étudiant à Cuba, ne paye pas son logement ni ses transports. J'ai pris effectivement le bus, et je n'ai pas entendu un haut parleur qui me disait qu'il fallait bien payer pour avoir son droit de mobilité. Et les transports en commun à Cuba, certes, ce n'est pas parfait, mais c’est aussi bien voire mieux que le métro parisien, avec l'absence de contrôles de police en plus !
Puis, pauvres petits touristes que nous étions, certains sont tombés malade. Alors ils ont découvert le système de santé cubain, où on n’attend pas des heures aux urgences, où on est bien soignés, et où on ne paye pas pour se faire soigner, parce que pour eux, c’est un droit fondamental!
Pas de surveillance, une totale liberté de mes mouvements, une bonne humeur ambiante, pas de culte de la personnalité pour Fidel Castro (le culte est interdit pour les vivants), les enfants ont des centres de loisirs absolument impressionnants, avec des jouets grandeur nature ! Ils s'amusent en apprenant ! Ils parlent plusieurs langues ! Et oui, ils sont "heureux".
Curieuse que j'étais, j'ai voulu m'éloigner de la Havane pour aller à une fameuse boutique de cigares, et malheureusement, quand j'ai voulu revenir, je ne trouvais pas de taxis. Alors j'ai demandé à la vendeuse de m'aider, et les passants se sont arrêtés pour m'aider aussi, ainsi qu'une voiture de police. C'est autre chose que mon retour à Paris où j'ai fait tout le trajet dans le métro avec mon imposante valise sans qu'un seul français m'aide à la porter. C'est ça le prix de l'individualisme.
Deux autres choses nous ont grandement surpris. Il n'y a pas de publicité. Aucune. Croyez moi, on se sent tellement mieux! A notre retour en France, c'est la première chose qui nous a étouffée. Et puis les marques et les prix: une marque et un prix quelque soit le magasin, pas de concurrence, pas de problème de conscience imposé pour la ménagère fabriquée par le système, le capitalisme est bien totalement absent et ça repose.
Alors oui, c'est le plus beau souvenir de ma vie.
J'ai demandé à un cubain, dans un taxi, à l'abri de tout regard et de toute écoute possible, sans lui dire que j'étais communiste, qu'est ce que représentait pour lui Fidel Castro, et il m'a répondu du fond du coeur: "Nous savons de quoi il nous a délivré, nous savons ce que nous lui devons: notre liberté."
Et puis, n'importe quel cubain peut regarder les chaînes de Miami, c'est à 60km, pas de problèmes, pas de censure.
J'invite tout le monde à aller à Cuba, rien de mieux que de le voir pour le croire.
Des députés qui sont payés à leur salaire de métier d'origine, parce qu'ils sont le peuple, des élus politiques qui rendent des comptes à la population, des conseils de quartiers, de la solidarité, des femmes qui s'assument, des valeurs, un développement des arts et de la culture impressionnant ...
Donnez moi un pays sous embargo qui a une politique parfaite? Donnez moi un pays sous embargo qui a tout ce dont il a besoin? Forcément, c'est difficile, c'est le but d'un embargo. Mais la population se bat contre le capitalisme, elle veut se battre contre. Elle ne subit pas cette révolution, elle veut et persiste à dire qu'elle construit cette révolution au jour le jour avec toute la conviction possible. Oui ce n'est pas parfait. Évidemment.
C'est un autre monde.
Mais comme dirait Charlotte qui a vécu plusieurs mois à Cuba: "Cuba n'est pas un modèle, c'est un exemple".
Non, Cuba n'est pas une dictature, non la réalité d'un pays n'est pas toujours conforme la version de médias payés par le gouvernement. On trouvera toujours des dissidents. Et alors ?
Il y a quelques mois, la France recevait Kadhafi en grandes pompes, maintenant Sarkozy lui déclare la guerre. La notion de dictature est fluctuante pour les capitalistes.
Je ne soutiens pas Mélenchon, mais là dessus, il a raison. Et ça, je le sais de mes yeux, de mes oreilles, de mes sens, de ma propre conscience.
Il y aurait des millions d'autres choses à dire, mais le principal c'est déjà d'ouvrir les yeux sur le monde.